| Dorothée Loriquet (1962) vit et travaille à Gennevilliers.
  Elle se destine tout d'abord à une carrière dans la musique  et suit des études de violoncelliste au conservatoire. Quelques années plus  tard, contre toute attente, rattrapée par une passion pour la terre qui l'anime  depuis l'enfance, elle abandonne tout pour se consacrer à la céramique. Après  une formation complète, elle monte son atelier et poursuit des recherches  personnelles.
 S'il a fallu du temps à Dorothée pour trouver sa voie, c'est  avec la terre qu'elle s'est révélée et construite. Et c'est au travers de  mouvements, d'enroulement, de circonvolution, de tournoiement, proches de ceux  de la danse, que l'artiste a enfin pu libérer cette énergie créatrice que, dans  son cas la pratique du violoncelle n'avait fait que contenir.
 Les pièces sont montées au colombin, une technique qui se  révèle ici périlleuse puisqu'il s'agit de construire une structure entièrement  ajourée et de mettre en place un jeu d'équilibre parfait entre les vides et les  pleins.
 Puis, une fois ce montage achevé, elles sont poncées à la  main sur terre sèche, une autre difficulté. Certaines pièces sont ensuite  recouvertes de nombreuses couches de pigments très dilués, jusqu'à obtenir une  teinte saturée, franche et vive.
 Dans ce travail, le vide occupe une place prépondérante.
 Et ce n'est pas une tâche facile pour un sculpteur que de  jouer avec le vide, de le maitriser et de le dominer. Ici, il est défini par  les contours, les volutes, la couleur, et il contribue au dynamisme de la  pièce. La matière se met au service du vide non pas pour l'emprisonner mais  pour la révéler. D'où ce sentiment de vitalité très positif ressenti face à une  sculpture de Dorothée Loriquet.
 
 Angélique Escandell
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